Dimanche 31 mai 2009
entre Cévennes et Provence", comme partout...
Ce patrimoine, c'est nous, notre culture. Il n'est pas à nous, mais nous, à lui.
"Ecoute le vent dans les arbres,
Le souffle de la brise sur ta tête, le cri des racines,
La caresse du micocoulier,
Et le chant des oiseaux dans la vallée...
C'est la voix de nos ancêtres qui te parle
Et t'exhorte de les porter
Comme ils t'ont porté en eux."
ET LE CHEVRE FEUILLE,
Le cadastre napoléonien, aux archives de Nîmes.
Emouvant : tracé et écrit à la main, impeccable, méticuleux. Ici... on voit un puits [en haut, au milieu de la ligne en pointillés, hélas comblé], le chemin-talweg qui monte à la Roque, vertical, dessiné comme un chemin, et celui de St Victor, horizontal... et là, on a une surprise: celui-ci, à cet endroit est bien plus large qu'on ne le supposait. Dans tout le cadastre, on en voit d'autres également, la plupart malheureusement "perdus", labourés, coulés, ou bien on a construit par dessus ! Un détail : le domaine public est en principe inaliénable.
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Aux jeunes qui ne se laissent pas arrêter par des barrières,
aux poètes qui y cueillent des asperges ou contemplent les orchidées,
à Jorge qui y a durement travaillé,
à Fred le parisien qui y fait son apprentissage de paysan,
à Christian qui y retrouve son père,
à Mireille qui va y retourner sous peu, à plat à présent,
à Sandra qui y cultivait son jardin,
Aux "vieux" qui allaient y récolter les légumes de la soupe,
à Madame Pantousié qui y voit flotter l’âme de sa mère,
à Georgette qui y a trimé dans sa jeunesse,
aux fileuses qui se brûlaient les doigts,
et étouffaient dans la puanteur des chrysalides,
à tous… Ce chemin...
Ces splendeurs: notre patrimoine naturel et culturel voire cultuel, ces murs de pierres, quasiment occultés depuis longtemps, sont à présent relativement accessibles: pioche, sécateur, tronçonneuse (des troncs étaient parfois tombés en travers) et de la bonne volonté: c'est fait… A la collectivité de suivre : un mur s’est éboulé. Il sera rebâti... sous peu : c'est au pied du mur dit-on, que l'on voit... l'engagement de l'élu. Ecolos ? Parfois. Mous ? Parfois aussi. Ca dépend... s'il y a du vent ? Egalement.
Un cadeau d'un ami à une maladroite. Merci.
Partout, des campagnes, chemins, lieux historiques, baignades... deviennent inaccessibles et sont dégradés : peu à peu, nous délaissons les plaisirs naturels et gratuits, marcher, jouir d’un panorama, sentir des odeurs, observer la faune, la flore, se baigner dans un gourg… pour des loisirs imposés coûteux, artificiels, malsains, polluants : télé, piscines, autos. Notre patrimoine culturel fout le camp, ce patrimoine exceptionnel qui nous a été légué depuis des siècles encore intact par endroits : nos enfants sont privés de ce qui a enchanté notre vie.
Avant que ce ne soit irrémédiable, réagissons : allons nous promener ! Pique niquer, découvrir une grotte, des castors, oiseaux, plantes (parfois rares !) Rattrapons le coup si possible..."
"Faisons aussi appel à nos élus. Notre région, chargée d’histoire, poétique et belle, partout est exaltée : un phare. Respectons la, faisons la respecter ! Et soyons vigilants : le saccage écologique ressemble parfois à de la « revalorisation » ! Abattage d’arbres, de buttées, comblement et déviation de ruisseaux remplacés par des pelouses, terrains de golf tape à l’œil… conduiront et ont déjà conduit à des catastrophes annoncées : sous peu, la terre qu’ils retenaient ou canalisaient glissera, l’eau emportera tout et partout. Ce sera donc à nous de rebâtir. Les promoteurs ? Indemnisés, loin. Bénéficiaires. L’addition ? Devinez."
Hélène Larrivé. Pour un comité de sauvegarde, avec le « Réboussier » (voir le blog et le site « larrive.info ».) 06 87 55 42 13 ou 04 66 61 37 12.
Renvoyez la feuille : 513 ch Ranquet St Ambroix 30 ou laissez un message signature sur le net.
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C'est la "route" perdue qui monte jusqu'à Saint Brès, Saint Geniès, Saint Sauveur et en rejoint une autre qui va à Barjac, celle qu'empruntait sans doute mon aïeul... Comment les maçons d'autrefois ont-il pu réaliser un tel ouvrage, avec des pierres énormes, dans un endroit pareil ? C'est le chemin de la Viguerie, auparavant enfoui et récemment dégagé par l'eau (en 2002). Il comporte un puits très haut qui ressemble à une tour : profond, ses bords circulaires semblent faits au compas. Attention: des sangliers occupent le lieu et ils n'ont pas le sens de la propriété commune. Mieux vaut venir avec un chien, l'odeur les fait fuir.
Et, après que nous eûmes pioché, défriché, brûlé, charroyé, tronçonné et quasiment sécurisé les lieux (en tout cas, bien moins risqués à présent) que croyez-vous qu'il advînt ? Le chemin a été interdit !
Tout ceci aurait-il été fait en vain, du moins pour l'instant? Qu'importe, il fallait le faire. "Il faut imaginer Sisyphe heureux." Mais pas de panique : dans "quelque temps", il sera réparé... [Dans un mois dans un an... que le jour recommence et que le jour finisse... sans que jamais etc...] Ca continue donc, mais cette fois, sur un flan inattendu. Alors ? On est écolo oui ou non ? C'est au pied du mur etc...
Et mon dernier livre "Le puits de Célas", qui fait suite aux "Lettres à Lydie" (à l'origine, c'était une préface) disponible dans toutes les bonnes librairies et à la "Maison de la presse" en particulier.
Autres activités d'HBL : des sites Internet, rédaction, conception etc... (Ecrivain public et informatique.) 0687554213
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Et pour finir, quelques réflexions sur le pouvoir et le droit
Ne pas dépasser la dose prescrite. Peut-on outre passer ses devoirs ?
Obéir à ses devoirs, c’est bien, mais pas les outrepasser. [Observation d’un élu.]
La formule semble curieuse... Mais elle est juste : droit et devoir sont les deux faces d’une même médaille, le droit de l’un est le devoir de l’autre et vice versa : donc obéir à ses droits est la même chose qu’obéir à ses devoirs. La même barque qui nous porte tous coulera avec nous si un seul la perce, même « juste de son côté », qui lui « appartient ».
Donc outrepasser ses devoirs, c'est aussi outrepasser ses droits. Cela soulage la barque mais peut sembler quête de pouvoir ou ingérence. L’excès de devoir est rarement reproché car le plus souvent on s’en remet au pouvoir pour faire respecter le droit, même dans des cas que l’on pourrait prendre en charge seul. On se croit impuissant, et par définition le contrevenant est souvent sûr de lui ; on craint des représailles, et par définition, le contrevenant est souvent offensif ; on veut la paix : on se défausse.
Et cependant lorsqu’on peut rétablir le droit ou y contribuer faiblement [une pierre enlevée au milieu d’un chemin, une ronce…] on le doit. Cela peut-il conduire à une remise en cause du pouvoir, qui, ayant une vue plus large, apprécie autrement les urgences? Pourrait-on en profiter ? Excès de devoir = excès de pouvoir ? Incontournable ; de même que l'appréciation des urgences.
Mais le Pouvoir, qui se heurte à la passivité des uns [le sollicitant pour des futilités] et peut-être à l’excès des autres [qui prendraient en main une affaire lui incombant] met le citoyen sur le fil du rasoir : que faire ? Rien ? Assistanat. Trop ? Ingérence. Juste ce qui faut? Difficile lorsqu’on s’y est collé ; surtout lorsque d’autres ont pris la suite.
Il est vrai qu’un geste civique de bonne foi peut figurer [pour celui qu’il dérange] une ingérence. [Du moins l’affirme-t-il.] Celui qui se soucie peu des intérêts communs est souvent âpre aux siens : logique. [Un délinquant violent se plaignant d'une arrestation "virile" ... sans commune mesure avec ce que lui même a commis, c'est classique ; un "désinvolte" quant à la propriété (des autres) bataillant ensuite mètre à... centimètre ! pour sauver, si peu que ce soit, sa mise, c'est banal.] Or le pouvoir doit ménager chèvre et chou [et davantage la biquette qui a les cornes plus acérées], tout un art : entre éthique, pronostic et démagogie. [Nous avons (ou avions) confiance en vous certes ; mais le pouvoir modifie. Tous. Même le simple citoyen. C'est inéluctable.]
Entre chèvre
Et chou
Mais si le gouvernant doit louvoyer pour plaire à tous, le gouverné, lui, est libre d’agir : or l’engagement écolo étant nôtre, identiquement [jusqu’à preuve du contraire] la question d’ingérence ici ne se pose pas. Ou alors cela signifierait que le vôtre comporterait des limites... ou pire, serait versatile, voire démagogique. Cette question de limite, c’est donc à vous à présent qu’elle se pose : l’écologie n’étant en principe pas le fait des inciviques [logique !] plutôt sis du côté où penche la balance [et il y a peu, elle penchait mal, non?] c’est à dire de leur intérêt, et à court terme, jouer leur jeu est erreur et faute.
La politique a ses raisons que l’éthique ignore, soit… mais ne pas dépasser la dose prescrite. [Comme c’est facile ! Qui veut noyer son chemin l'accuse de... Et voici que l’interdit devient officiel. C'est carré.] Imaginez un autre scénar. Un autre ? Voire... supposons que je fasse tomber le mur en haut de chez moi qui s’éboule. J’espère que vous allez enfin interdire ce chemin dangereux qui me surplombe : vous êtes responsables en cas d'accident, je le dis par pur souci civique et évidemment nullement parce que les fâcheux qui passent au dessus de chez moi m’insupportent, surtout depuis qu'il n'y a plus d'arbres pour me protéger des contrariants, même peu nombreux. Drôle, non ?
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Que vous nous déceviez un peu est naturel : le pouvoir change inéluctablement les gens, qu'il s'agisse d'un simple prof, d'un proviseur de lycée, d'un président de jury de bac, d'un citoyen ou d'élus du peuple... même les plus intègres. Le pouvoir, c'est des responsabilités, des comptes à rendre, la crainte de ne pas se montrer à la hauteur, être entre marteau et enclume... épié, scruté, manipulé, flagorné ou menacé, harcelé. Cela change donc celui qui l'exerce et qui en subit ses aléas. Mais pas à ce point. Une question de limite, toujours. Délicate ? Oui. OK mes amis ? Vous l'avez choisi : nous pas, (moi en tout cas). Justement pour demeurer libre de dire, d'écrire, et de faire. A vous d'assurer. On ne peut pas tout et pas sans vous. Contre vous ? Ce n'était pas prévu. [Mais s'il ne peut en être autrement, ça peut aussi.]
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